Alix de Toukane, auteur du roman 4500 Nautiques de libertinage

Alix de Toukane, auteur du roman 4500 Nautiques de libertinage

Nous avons eu la chance d’interviewer Alix de Toukane qui est venu nous parler de son premier roman : 4500 Nautiques de libertinage….

Je suis aujourd’hui en compagnie de Alix de Toukane qui a écrit son premier roman. Bonjour à toi.

Bonjour Lise, merci à libertic.com de me recevoir.

Merci à toi d’être venu et d’avoir accepté aussi l’invitation… Donc tu as écrit ton premier roman qui s’appelle 4500 Nautiques de libertinage. Est ce que tu peux nous en dire plus, de quoi ça parle ?

En réalité c’est un couple qui va pouvoir réaliser ses rêves, c’est-à-dire s’acheter un bateau et partir pour faire le tour du monde. Et en réalité ils vont partir de Hyères et ils vont aller jusqu’en Martinique; ils vont suivre différentes étapes et différentes escales… et au total ça représente 4500 Nautiques en termes marins. Donc d’où le titre, et comme ils vont aller vers le libertinage, du moins le héros va emmener son épouse vers le libertinage, d’où le titre 4500 Nautiques de libertinage. Je voulais surtout qu’il n’y est pas de confusions parce ce qu’au départ le premier titre c’était 4500 nautiques de plaisirs, mais ça aurait pu être du plaisir à la voile. Et ça aurait pu mettre un doute pour les lecteurs.

Donc en discutant avec une amie, on en a parlé ensemble parce que je voulais marquer roman libertin en bas à la base, et elle m’a dit mais pourquoi tu pars pas directement sur 4500 Nautiques de libertinage. Au moins c’est clair net et précis. Et les gens vont comprendre. On sait qu’on va parler de libertinage à l’intérieur.

Parce qu’en effet, on parle plus de libertinage que de nautisme, de voile et un petit peu de voyage mais c’est vrai que c’est pas le gros.

On va dire le gros sujet c’est quand même la découverte, enfin c’est un couple qui va aller vers des pratiques de libertinage différentes qui vont être amenés par l’époux. Sa compagne va y venir avec son accord bien entendu. Progressivement, à un moment donné la chenille va devenir papillon, et c’est elle qui va prendre le dessus. Et ça fera des rebondissements à travers le livre.

Et c’est souvent ce qu’on voit dans la réalité aussi. On a pu le voir dans certains épisodes de podcast précédents… La femme est reine dans ces milieux et souvent même si c’est souvent l’homme qui a tendance à initier sa femme ou sa compagne ou sa complice au libertinage, et en effet la femme devient papillon et souvent les femmes s’épanouissent.

Je pense que les femmes ont beaucoup plus de pouvoir que les hommes, souvent elles en doute… Mais le jour où elles en prennent conscience, ce jour-là ça change des choses au niveau masculin. Et c’est pour ça qu’il y a des hommes qui peuvent se retrouver parfois surpris, parce qu’elles vont dépasser complètement leurs attentes. Mais il faut être suffisamment libre dans sa tête, et bien équilibré. Et à partir du moment où on décide de jouer dans un couple, ou dans une relation, il faut accepter que l’autre puisse s’épanouir différemment. Et c’est pas évident, parce qu’on va tomber sur tous les phénomènes qui peuvent être la jalousie, le regard… plein de choses qui vont interpeller. Donc ce n’est pas toujours simple à gérer. On croit maîtriser et à un moment donné on ne maîtrise plus rien.

Est-ce que ce n’est pas ça aussi qui fait le piment un peu du couple ? Le fait de pas tout maîtriser ? C’est ça aussi qui est grisant dans ce milieu, c’est que on sait pas de quoi demain est fait finalement…

Oui et puis ça peut évoluer tout le temps ; en fonction des besoins, en fonction des attentes. Je pense avant tout qu’il y a une part de communication importante, ce qui n’est pas toujours évident parce que parfois on peut ne pas se comprendre. Parfois les pulsions peuvent prendre le pas aussi, donc ne pas s’imaginer indirectement qu’on peut blesser l’un ou l’autre, que ça soit homme ou femme d’ailleurs. C’est un jeu, on décide d’y aller pour des choix à un moment donné X/Y.

Une conviction qui est personnelle : je pense qu’un couple qui décide d’aller vers le libertinage, si c’est un couple qui décide d’y aller pour se rattraper ou se recoller, je ne pense pas que ça fonctionne. Il faut que le couple soit solide à la base. Si ils veulent pimenter leur quotidien, leur routine, enfin peu importe comment on peut l’appeler, il faut que les bases soient saines. Si les bases sont pas saines, ce n’est pas ça qui va recoller les morceaux. Après à travers le livre, j’ai essayé de créer une histoire, d’avoir une vraie histoire qui reste plausible. Et elle s’adresse à des libertins, mais elle s’adresse aussi à Monsieur et Madame tout le monde, à travers les fantasmes de chacun.

Le but c’est de toucher les gens quelque part dans quelque chose qui pourrait être possible dans la vie de tous les jours. Et de rentrer dans un jeu. Certains trouveront que je suis excessif donc le trouveront peut-être trop light, c’était juste mon envie d’écrire cette histoire un moment précis, un moment T.

Et c’est vrai que tout au long du livre, on a cette notion de jeu dans le couple, on a l’impression que voilà, il y a aussi le fait que, on l’a pas dit, mais du coup c’est un couple qui gagne une grosse somme d’argent à un moment donné, et qui du coup peut se permettre d’être libre de tout besoin financier, de toute contrainte matérielle, et on sent vraiment cette liberté dans les paroles, dans leur couple. C’est vraiment un jeu, il n’y a rien qui compte ! Même si quand ils se retrouvent, ils débriefent de ce qui s’est passé, ou de ce qui va se passer, mais on a vraiment ce vent de liberté..

On est dans un dans un contexte général de routine quotidienne classique, on a tous besoin de subvenir la fin du mois globalement, et nos factures, à faire ce qui est à faire… et bah là l’idée c’est : on se retrouve en mode vacances. De la même façon qu’on se retrouve en mode vacances comme dans un lieu comme au Cap d’Agde, ce sont les vacances. Et quand on est en mode vacances, c’est clair qu’on a plus du tout les mêmes problèmes derrière, il y a une légèreté de vie. Et là on rentre dans le cadre du voyage, on rentre dans une légèreté de vie, et c’est vrai que l’héroïne va aller sur des choses beaucoup plus légères. Ce qu’elle n’aurait peut-être pas fait dans un dans un contexte quotidien traditionnel.

Et c’est une question que je me suis posée en lisant le livre : est-ce que si elle était restée dans sa vie plus classique d’avant, est-ce que l’héroïne, en tout cas (je pense que lui peut-être), mais elle, est-ce qu’elle serait allé aussi loin ?

Il y a un avantage c’est qu’ils sont en mode voyage, donc en mode voyage ils partent, ils vont d’endroits un endroits. Donc quelque part c’est pas comme s’ils étaient au sein d’une communauté, ou au sein d’un endroit où tout le monde les connaît, ou dans une sphère où ils peuvent retrouver des proches ou des amis etc… là ils vont dans des destinations différentes, ils vont vivre des situations qui sont différentes, et ils comptent d’abord l’un sur l’autre. Et c’est juste que les situations évoluent parce que son mari l’emmène volontairement vers ces situations qu’elle va accepter. Parce que ce n’est pas contre elle, bien entendu, elle va accepter, elle va avoir envie d’accepter les choses, et tout ça ça va évoluer. Et un moment donné, c’est lui qui va se faire avoir à son propre jeu.

Oui il freine un petit peu, et il se pose plus de questions finalement. Parce qu’elle elle se pose pas tant de questions que ça. Ça découle, c’est naturel. Elle fait confiance à son mari, et c’est ça aussi qui est beau dans leur relation. En fait on a l’impression qu’ils se connaissent très bien, et à la fois pas trop parce que ça vient plus tard les questions sur le passé. Et c’est assez déroutant parce qu’on s’attache beaucoup à eux.. on sait qu’ils se connaissent, ils connaissent leur réaction, il connaissent leur caractères mais en fait ils connaissent très peu de leur vie d’avant, de leurs ex, de leurs histoires passées.

Mais ils ont un coup dur dans leur vie oui qui a changé beaucoup de choses. Et donc ce coup dur a fait qu’ils sont restés en étant soudés, en étant solidaire, ils ont mis quelque part pendant quelques temps leur vie en suspend, indirectement. Et là ils vont vraiment aller se découvrir autrement, différemment. Même si elle peut mettre des freins sur des choses, il lui dit ne t’inquiète pas, ça sera de toute façon toujours toi qui choisira. Mais il laisse la porte ouverte volontairement. Après ça ne reste que mon héroïne, donc ça reste aussi mon imaginaire.

Et justement, tu as fait le choix du narrateur omniscient, mais plutôt quand même du côté féminin… Est-ce que c’est venu naturellement ?

Il n’y a pas eu de raison particulière, non il y a pas eu de raison particulière. J’ai créé mon personnage parce que je pense que quelque part ce sont les femmes qui gèrent tout. Pour moi c’est mon héroïne qui est la pièce centrale quelque part. et elle accepte, elle accepte pas, elle vit les choses, où elle peut ne pas les vivre. Et ça me paraissait naturel qu’elle soit plus en avant à la limite, que le compagnon, que son mari. Même si il est très présent, même s’il va expliquer son mode de fonctionnement, même s’il va dire pourquoi il agit de telle ou telle façon… De la même manière que elle à un moment donné va dire pourquoi elle aime certains types de choses, pourquoi elle agit de certaines façons.

Parce qu’il y a des relents du passé, parce que tous autant qu’on est, et on ne s’en rend pas compte, mais tous autant qu’on est, on se construit par rapport à ce qu’on a vécu antérieurement. Et chacun fait comme il peut en fonction de ce qu’il a vécu, et va évoluer dans la société civile au yeux de tout le monde, mais va évoluer dans sa propre sexualité et peut évoluer de façon différente.

Et ça n’a pas été dur de se mettre dans la peau d’une femme ?

Je ne me suis pas posé la question.

D’accord parce qu’on a quand même des mécanismes un peu différents…

On a totalement des mécanismes différents, on a des ressentis différents… moi je l’ai écrit en tant qu’homme, par contre j’ai eu beaucoup de chance, c’est que j’ai des amies des amIEs, qui sont intervenus sur le livre en tant que beta lectrice, et qui elle m’ont apporté leur vision féminine sur les choses où parfois j’avais peut-être un regard trop masculin. En me disant telle chose, je le sens moyen on faudrait peut-être le réécrire, parce que c’est peut-être trop brutal ou trop masculin. Donc elles m’ont amené quelque part cette chose que je n’avais pas. Maintenant peut-être que mon héroïne c’est ma femme idéale !?

Et c’est vrai que du coup Alix, en tant qu’auteur on peut se demander si c’est un garçon ou une fille si on ne le sait pas , parce que c’est un prénom mixte. Et je pense qu’on peut se poser la question. Parce que ça ne transpire pas la masculinité dans l’écriture en tout cas. Donc le pari est réussi !

Ça a été un choix, au départ c’était même pour tout avouer c’était Dominique de Toukane au départ. Et à un moment donné j’ai fait un sondage auprès de 35 personnes, en posant la question suivante : des trois prénoms suivants, lequel préférez-vous ? Il y avait Dominique, Camille et Alix. Que des prénoms mixtes. Et 23 ou 24 personnes ont répondu à Alix. Donc je suis parti sur Alix.

Donc c’était volontaire le prénom mixte ?

C’était volontaire. Il y a une raison, c’est que quand j’ai écrit le livre, je ne pensais pas publier ma photo entre autres, que ce soit sur un site internet ou autre chose. Et je voulais laisser l’ambigüité. Et ce qui est assez drôle c’est que à plusieurs reprises j’ai reçu des mails « bonjour madame ». Je voulais laisser l’ambiguïté. En même temps je l’assume totalement ! Ça veut dire que c’est pas pour me cacher, j’assume totalement ce que j’ai choisi, ça je n’est aucun problème… mais c’est vrai qu’au départ je voulais laisser cette ambiguïté. A savoir est-ce que c’est un homme ou est-ce que c’est une femme qui l’a écrit. Voilà. Et là où j’étais assez surpris c’est que plusieurs fois « bonjour madame ». Et les gens sont assez surpris aussi !

Aujourd’hui on est en direct du Cap d’Agde, du village naturiste, est-ce que c’est un lieu qui a pu t’inspirer ?

Et bien absolument pas. D’accord. On en parle pas du tout dans le livre. On ne parle pas du Cap d’Agde dans le livre.

Non parce que ça commence de Hyères donc à quelques kilomètres quand même quand même.

Mais par contre le livre a été fini au Cap d’Agde cet hiver. Parce que je réside au Cap d’Agde, et donc il a été terminé au Cap d’Agde cet hiver, dans le port. Et c’est un concours de circonstances. Bien que je connaissais le camp le camp naturiste avant ça, mais en l’occurrence le Cap d’Agde en soi n’a été pour rien dans la construction du livre.

Ce n’est pas des images que tu as pu voir…

Absolument pas !

Et tu as écris le livre en pensant le publier ? Ou tu l’as écrit vraiment pour toi à la base, et après l’idée est venu plus tard de le rendre public.

J’avais dès le départ envie de le publier… par contre il y a une chose où j’étais conscient c’est que quand tu fais une histoire, tu la fait déjà avant tout pour toi. A un moment donné, tu vas la poser, et ensuite elle ne t’appartient plus. C’est « qu’est-ce que vont en pensez le public » et là dessus je n’avais aucune perspective… je ne pouvais pas savoir ce qu’allait en penser les gens ou pas. Aujourd’hui il s’avère que je commence à avoir des retours, et les retours m’encouragent. Me donnent envie de continuer, me donnent envie d’aller plus loin.

Parce que ce n’est pas parfait, mais a priori j’ai trouvé un style. Ça touche certaines personnes, et donc ça m’encourage à aller plus loin. Mais c’est vrai qu’il y avait beaucoup de doutes, beaucoup d’incertitudes entre l’envie d’écrire quelque chose, déjà pour soi, le faire pour soi et de dire ensuite je vais le publier et comment ça va être reçu.. C’est assez indéfinissable comme sensation.

Et tu avais envie que les gens en pensent quoi ? Qu’ils soient émoustillés ? Qu’ils soient intéressés ? De les faire voyager aussi, parce qu’il y a une part de voyage…

Ce que j’ai essayé de faire, surtout avec les bétas lecteurs que j’ai eu. Je posais en général deux questions quand ils ont commencé à le lire. Je disais « est-ce que quand vous avez fini un chapitre vous avez envie de continuer derrière ? » Et ça globalement la réponse était oui. Donc c’était un objectif d’atteint. Et ensuite la deuxième question que je posais c’est « est-ce que ça vous fait quelque chose? » et très très souvent le mot qui est revenu c’était « ça titille ». Donc ça veut dire que ça a touché quelque chose.

Ensuite, à plusieurs reprises, il y a beaucoup de personnes qui ont employé le même terme, qui m’ont dit « c’est fluide à lire ». Donc c’était agréable parce que moi personnellement j’avais aucun style. Je me suis dit j’ai envie de raconter une histoire. Je suis parti, j’ai commencé à travailler les premiers chapitres, tout au présent. Et au bout d’une dizaine de chapitres, j’ai fait machine arrière et j’ai tout repris. Et je suis passé au passé simple pour décrire mes personnages différement. Donc j’ai tâtonné, j’ai vraiment tâtonné avant de me dire bon bah voilà je pars comme ça. Par contre globalement dès le départ j’avais quasiment tout le scénario, les chapitres, la fin, j’avais quasiment tout. Tout était orchestré !

Ce qui me manquait surtout c’était les liaisons des voyages, ce qui allait se passer etc… J’ai choisi ce voyage parce qu’il correspond à une route traditionnelle pour tous ceux qui décident de partir sur les Antilles. Et c’était pour créer aussi des endroits, des destinations au niveau des escales où il pouvait se passer des choses un peu différentes. Que ça soit avec des trios, que ça soit sur de la bisexualité féminine, puisqu’on y vient aussi, puisque l’héroïne avait découvert ça aussi… Donc ça c’était un jeu, et c’était de jouer au fil du temps, au fil des escales ou même sur le bateau, de ce qui pouvait se passer. Barcelone je connais, le Cap Vert je ne connais pas, par contre je me suis documenté.

Il y a certains lieux qui sont quand même bien décrits, et des scènes aussi avec la population locale, ce des choses qui sont possibles dans le pays ?

Ah oui tout à fait. J’ai été faire des recherches ! C’est à dire que bon les Antilles je connais par exemple, mais le Cap Vert en soit je connais pas, mais par contre j’ai été me documenté pour que ça soit crédible et cohérent. Parce que je voulais rester justement dans quelque chose de cohérent. Je ne dis pas que tout soit parfait… Mais je voulais que ça soit réaliste pour des gens qui sont en voyage d’aller découvrir tel lieu ou tel autre lieux. Par contre il y a eu des lieux totalement inventés, ce qui se passe à Gibraltar, ça n’existe pas. L’endroit n’existe pas il a totalement été inventé.

Est-ce que ça t’a donné envie justement d’aller visiter ces lieux là ?

Mais oui j’en ai bien l’intention ! De toutes façons il y a des endroits que j’ai envie d’aller faire, et si je parle de Gibraltar, c’est parce que c’est toujours quelque chose… j’ai jamais mis les pieds à Gibraltar, mais c’est une destination j’aimerais y aller. Donc ce que j’ai écrit dans Gibraltar, je veux dire que je le connais, je ne connais pas physiquement, mais je me suis vraiment documenté par rapport à Gibraltar. Après le lieu, la scène d’amour qui va se passer dans Gibraltar, ça c’est complètement une invention pure et dure.

Le début ça commence avec Virginia qui se souvient de sa vie, et donc elle se souvient d’un morceau de sa vie, mais on a envie de savoir la suite ! Est-ce que une suite est envisagée ?

Il peut y avoir des nautiques supplémentaires, il pourra y avoir des nautiques supplémentaires. Finalement ce couple est parti mais ils n’ont pas vraiment de but ! Enfin je ne me souviens pas en tout cas que ce soit évoqué… C’est de voyager ! C’est de quitter le système traditionnel. Et ils ont un rêve c’est de faire le tour du monde en bateau. Donc là ils sont loin du tour du monde encore. Et il y a plein de choses qui peuvent surgir au milieu… parce qu’il y a eu des rencontres. Il y a plein de portes ouvertes qui peuvent laisser envisager une suite éventuelle pour leur voyage. Après l’idée c’est toujours pareil, c’est qu’il faudra que ça soit plaisant pour le lecteur, et que ça soit ça soit intéressant.

Donc on verra par la suite. Mais c’est vrai que dans ma tête quelque part, j’y pense. La vie n’étant pas faite que de belles choses… Parce que c’est vrai qu’au départ ils partent en vacances, tout est beau tout est rose, ils découvrent le libertinage, tout se passe super bien, c’est que crescendo. Il y a un passage assez noir dans le livre, qui a été volontaire. Parce que la vie elle n’est pas faite que de choses simples, et comme tout le monde on traverse des moments durs, on traverse des moments difficiles. Et donc j’ai inséré un passage qui est pour certains, en fonction de comment on le lit, peut être violent. Mais ça a été fait volontairement pour pour dire que c’est pas que tout rose quoi.

Et ce passage au final les personnages en font une force ! Et arrivent à rebondir assez facilement parce qu’ils sont unis, et parce qu’ils arrivent à en parler.

Communication. Là on a au travers d’un livre, mais dans un couple classique si un moment donné il y a plus de communication à un moment donné les routes se séparent. Donc si on veut avancer ensemble côte à côte, et évoluer au fil du temps.. D’autant plus que si on va jouer dans des jeux sexuels, on va dire un petit peu hors norme, ou hors norme carrément, s’il y a pas de communication dans le couple un moment donné ou un autre ça fonctionnera pas.

Donc la certes dans ce passage du livre, bon après ça ne reste qu’une histoire, ça ne reste qu’une fiction, mais l’idée c’était : ok il y a un moment dur, ce moment il est passé, ils vont en parler, ils vont en discuter, et on va rentrer aussi dans la psychologie des personnages. Pourquoi elle réagit de telle ou telle façon sur tel événement, pourquoi lui il fonctionne de cette façon etc… on comprend mieux un peu qui sont les personnages.

Et on se rend compte aussi que en fait si, on peut dire que lui il est candauliste, il y a une petite raison. Elle aussi, si elle aime autant être soumise, il y a une petite raison … On peut toujours trouver, après voilà on est pas psy, mais on peut quand même trouver toujours des petits alors des « mini traumas » ou des petites choses qui font que dans l’enfance, dans l’éducation, ou dans le parcours de vie en tout cas on est amené à avoir ces comportements en fait. Et que c’est humain juste.

C’est pour ça que c’était important la préface que j’ai eu de la sexologue Angélique Dietrich. Quand je lui ai demandé de lire mon roman, je lui ai demandé qu’elle le lise en me disant si ce que j’avais écrit c’était crédible ou non crédible. Ça veut dire sacoir s’il y avait des choses qui étaient irréalistes totalement, quand on parlait des traumas ou autre, ou si c’était réaliste. Et en l’occurrence Angélique m’a confirmé et m’a dit c’est tout à fait réalisable. Après chaque personne peut réagir différemment, mais en l’occurrence dans ce cas précis du passage noir c’était quelque chose qui était tout à fait envisageable.

Et justement, cette Angélique pose la question : « les personnages sont-ils les marionnettes de leurs pulsions? ». Et j’aurai bien aimé avoir la réponse, parce que c’est une question qu’on se pose…

On est tous indirectement assujettis et nos pulsions. En fonction des moments, en fonction des circonstances… des fois la raison prend le dessus, des fois la pulsion prend le dessus ! Donc c’est une question qui est difficile à répondre. Des fois, enfin après chacun son vécu, mais je pense, que ce soit pour un homme ou une femme, et peut-être plus pour une femme d’ailleurs, parfois on peut vivre des choses et au petit matin s’être dit « est-ce que j’ai pas exagéré là ».

Oui, et en tout cas Virginia se la pose.. et ce que j’en retiens aussi c’est que pour eux la raison n’a pu raison d’être ! Puisqu’ils n’ont plus de contraintes matérielles, ils ont l’aval l’un et l’autre de leur compagnon et de leur campagne, ils peuvent tout faire entre guillemets, et même entre eux, ils ne parlent jamais de limites vraiment en fait.

Ils sont en vacances perpétuelles.

Ils sont en vacances perpétuelles, mais tout le monde n’a pas les mêmes vacances quand même…

Non, mais je pense que si demain tous autant qu’on est, on a la possibilité d’avoir cette liberté financière et de s’organiser en conséquence, de faire les choses que l’on aime.. Et là en l’occurrence, leur choix à eux c’est de partir, de voyager, de rencontrer d’autres personnes, d’autres cultures, d’autres gens etc… même si ils mêlent le sexe au milieu, on a plus du tout le même poids qu’on peut avoir au quotidien, dans les contraintes du quotidien. Donc on a une liberté à la fois peut-être intellectuelle, on a une liberté qui fait qu’on subit plus les contraintes de tous les jours.

Et il y a une forme d’anonymat aussi. On rentre dans un port, on ne connait personne, on a de comptes à rendre et personne et il n’y a pas de voisin qui va venir nous juger. Il y a ça aussi parce que il y a des fois dans des petites villes, ou même des grandes villes… le monde est petit, on a peur de rencontrer…Et c’est une question aussi des fois en podcast que j’ai pu avoir, des gens qui avaient peur de se lancer parce que ils ont peur d’aller en club, parce qu’ils vont rencontrer leurs voisins ou quelqu’un de la famille ou amis.. Ils ont peur du regard des autres ! Et là il n’y a plus le regard des autres…

Bon par contre bon là on sort du livre, mais la question à la limite qu’on devrait se poser dans ces cas là c’est : ok je rencontre mon voisin, ou je rencontre mon beau-frère, ou je rencontre mon oncle… Ben après tout, s’il est là c’est qu’on est dans le même cas ! C’est juste un moment donné de faire il faut faire des choix par rapport à soi-même. Et c’est toujours pareil, quel est le regard des autres ?

Un moment donné si on arrive à se détacher du regard des autres, et de vivre, sans faire du mal aux autres. Parce que c’est pas le but. Mais en étant bien avec soi-même, et je dirais sans s’occuper de ce que vont penser les autres, on sera peut-être plus en accord avec nous-même finalement. Et plus libres ! parce que souvent c’est nous-même qui nous mettons des barrières. Et de toutes façons quoi qu’on fasse il y aura toujours des gens qui seront là pour juger. Donc à un moment donné il faut aussi prendre cette liberté, s’assumer en son âme et conscience, être bien dans ses baskets entre guillemets. Et à partir du moment où on se sent bien et qu’on ne fait pas de mal à autrui, ça reste la liberté de chacun. Et chacun s’organise comme il veut !

Est-ce que tu as eu des petits rituels d’écriture ? Alors déjà en combien de temps à peu près tu as écrit ce livre ?

En globalité entre l’écriture et la correction, ça m’a pris 9 mois. Donc un beau bébé. Sachant que ma première fois donc j’ai repris plein de choses, j’ai recommencé plusieurs fois. Je sais que pour le second par exemple ça ira beaucoup plus vite, parce qu’aujourd’hui il y a des automatismes qui sont créés. Il y a eu une phase qui est toute la phase on va dire écriture d’histoire. L’histoire elle est venue assez vite, c’est-à-dire qu’en l’espace de 4 mois j’avais écrit un peu plus de 400 pages..

Donc ce que tu appelles l’histoire, c’est vraiment les étapes du voyage ?

Les scènes, les chapitres, tout était prévu ! Après j’avais des compléments à faire, j’avais des choses où je voulais faire des recherches, aller chercher… Et puis il s’est avéré qu’à un moment donné, je ne pouvais pas tout mener de front entre ma vie professionnelle classique à côté… Donc à un moment donné, j’ai stoppé quasiment pendant presque deux ans. C’est-à-dire je l’ai laissé de côté, et je suis revenu au 31 décembre de cette année, et j’ai dit au 31 janvier j’aurai fini tout ce qui me manque. Il me manquait une dizaine de chapitres, et j’ai fini le 1er février. Après il est rentré en phase de correction, et je voulais le lancer pour avant l’été. Sachant que j’ai tout fait de A à Z.

Je ne dis pas que je ne veux pas rentrer dans une maison d’édition, mais il faut être aussi lucide, trouver une maison d’édition ça se fait pas comme ça ! Déjà je savais pas si mon style pourrait plaire ou pas plaire. Déjà c’était le premier point… et j’ai décidé de tout faire en solo et de le lancer en solo. Que ce soit la mise en page, que ce soit.. la totalité ! La première de couverture aussi ? La première de couv’ aussi ! Et la promo.

Il n’y a eu que des relectrices où il y a aussi des hommes ?

Il y a eu 5 personnes qui ont travaillées dessus : 4 femmes et un homme.

Et c’est un choix ? C’était important pour toi qu’il y ait plus de femmes que d’hommes ?

Je suis très content que ça soit des femmes, parce que ça a apporté cette vision féminine justement, comme j’en parlais tout à l’heure, ça avait beaucoup d’importance pour moi. Parce que je voulais avoir justement le regard des femmes, ce qu’elles ont pensé, ça m’intéressait. Ça m’aurait ennuyé que ça soit que des hommes quoi. En l’occurrence c’était très bien, et en plus il y avait toutes les tranches d’âges. Ça partait de 27 à 56 ans. Donc c’était bien parce que ça touchait différentes personnes. Et leur retour m’a déjà fait du bien quelque part parce que c’était positif globalement, ça m’a conforté.

Il y avait matière à quelque chose. Ensuite le moment le plus impressionnant c’est quand on reçoit la version bêta du livre. C’est à dire que le jour où on sort la première épreuve, et qu’on met à côté les 500 pages de format A4, et qu’on met le livre… Et malgré tout ça, malgré toutes les relectures, malgré tout on se rend compte que c’est un boulot de longue haleine, parce que il reste parfois quelques petites coquilles qu’on n’a pas vu.

Et pourtant beaucoup de personnes étaient derrière, et c’est impressionnant ! Mais en même temps c’est très formateur ! Ça veut dire que je sais que pour le deuxième je vais gagner un temps fou sur un des tas de choses. Parce qu’il a fallu que j’apprenne à la fois des logiciels de montage, et je n’ai aucun regret mais c’était une masse de travail phénoménale ! Mais en même temps passionnante !

Parce que en fait avant de décrire ce livre tu connaissais même pas le métier d’écrivain ? Tu n’avais pas de contact du milieu ? Non, t’as vraiment découvert l’ampleur du travail quoi.

Ça fait des années que j’avais de dire quelque chose. Mais je n’avais pas d’histoire ! Et un jour l’histoire est tombée. Et j’ai dit t’as une histoire, ton histoire elle est sur tes passions, et j’ai écrit !

L’envie c’était d’écrire sure tes passions ? Je ne sais pas si le libertinage est une passion, mais…

En réalité écrire sur le libertinage, faire des choses sur des scènes, entre guillemets ça c’est facile. Arriver à l’inclure dans une histoire, et donner une cohérence dans l’histoire, il faut un fil conducteur, et je n’avais pas de fil conducteur !

Et un jour, grâce à des passions qui sont en dehors du libertinage, je me suis dit mais ton fil conducteur tu peux l’avoir à travers telles ou telles choses. Et entre le voyage à travers un bateau. Sans m’inspirer, sans copier quiconque, juste en disant j’ai envie de créer mon histoire à travers ça. J’ai vraiment créé cette histoire uniquement au travers de ce que j’avais dans la tête. Par rapport à mon vécu, c’est à dire le fait que que j’aime les bateaux, j’aime la voile… Le passage qui va leur permettre d’avoir des libertés financières, donc je ne vais expliquer le pourquoi du comment, mais qui est aussi quelque chose que j’aime ! Et voilà, de là je me suis dit tu vas créer ton histoire comme ça !

Et les idées qui sont venues comme ça en parlant, en discutant… Parce que toi à la base tu n’étais pas forcément un lecteur de ce genre de roman ?

Si j’en ai lu, enfin j’ai lu un peu de tout. J’ai lu de tout, mais non je ne suis pas un lecteur assidu de ça. Ça fait très longtemps que j’en avais pas lu. C’était surtout que j’avais envie moi d’écrire; J’avais écrit quelque chose à la base personnellement, pour ma satisfaction personnelle, écrire quelque chose, et le terminer. Entre guillemets léguer quelque chose. Il y a ce côté aussi : je laisse une trace. Je laisse une trace entre autre à mes filles. Car oui on effet je n’ai plus le livre devant moi, c’est dédicacé à tes filles ? Entre autres oui. Après derrière ça ne m’appartient plus. Parce que c’est le public qui juge : ça leur plaît /ça leur plaît pas. Et ça je ne peux pas savoir.

Aujourd’hui je commence à avoir quelques retours… Depuis on va dire deux mois et demi maintenant je commence à avoir eu des bons retours, des belles rencontres qui se sont faites à travers ça. Et donc ça c’est génial. C’est à dire au camp naturiste, lors d’une dédicace, tomber sur des gens qui m’ont dit « ah mais on l’a acheté en version numérique ». Alors que je ne les connaissait absolument pas. « On adore c’est génial ». Bon bah ça fait super plaisir. Et ce jour-là ils vont racheter le livre en version physique pour que je leur dédicace. Ce sont de magnifiques rencontres.

Bon après c’est comment ça sera perçu par les gens. Et je n’ai aucune prétention, je veux dire, j’ai juste voulu essayer d’écrire quelque chose qui soit agréable, qui soit sympa ! Et que ça éveille des choses et des images dans la tête des gens. Je ferai plaisir à certains, je ne ferais pas plaisir à d’autres. Et puis on verra la suite ! Dans tous les cas tu auras marqué d’une façon ou une autre, parce qu’un livre ça marque toujours. Oui et j’ai surtout envie, parce que ça me passionne, j’ai envie de continuer ! Rien que par la passion.

Parce que même quand on est tout seul devant une feuille blanche, sur une feuille blanche ou un ordi peu importe… Mais qu’on est par exemple en pleine nuit en train d’avoir des idées dans la tête et de les écrire, et d’aligner des lignes et des lignes… c’est quelque chose qui me passionne ! Et donc pouvoir faire quelque chose qui passionne je pense que c’est l’une des plus belles choses. Quel que soit la passion d’ailleurs. Si on fait quelque chose avec passion, on s’éclate. Oui on a fait la moitié du job… Après le résultat ça nous appartient pas entre guillemets. Mais déjà rien que de le faire soi-même, par passion, on y prend du plaisir.

Et moi personnellement, même s’il y a eu des moments où c’était difficile parce qu’il fallait apprendre beaucoup de trucs etc… je l’ai fait avec beaucoup de passion parce que ça je voulais un aboutissement. Je voulais que ça se fasse. Et la meilleure des choses c’était d’écrire ! La meilleure des choses c’était de passer des nuits entières à écrire… Et là il y a les idées qui fusent. Il y a tout qui vient.

Il y a un passage dans le livre, d’ailleurs c’est une anecdote qui est assez rigolote, mais il y a un passage dans le livre qui est à Barcelone, qui est en réalité une demoiselle que j’ai vu un soir au Cap d’Agde à la Bodega Beach. Et qui et ce soir là, j’ai pris une note sur mon téléphone et aujourd’hui c’est dans le livre. Elle le sait parce qu’un jour je lui ai montré et elle l’a même pris en photo tellement ça l’avait fait rire. Et le livre n’était pas paru encore à l’époque.

Donc il y a des petits extraits qui sont quand même inspirés de toi quoi, par ce que tu as pu voir ou faire. Oui parce que c’était surtout d’être parfois en observateur … C’est-à-dire que c’est bien de, comme de se mettre à la terrasse d’un café, regarder les gens passer, de regarder les comportements… Et de là d’essayer de retranscrire des scènes à travers des mots. Et du coup écrire un livre c’est se dévoiler aussi un peu personnellement !

Même si tu as un pseudo etc.. Mais ta famille, même tes enfants, tes filles, ça a été bien accueilli ?

Complètement ! Et en plus moi j’assume totalement ! donc aucun problème là-dessus.

Parce que tes filles elles sont grandes ?

Oui mais après je n’ai pas de souci par rapport à ça… Le pseudonyme il y avait aussi un côté où je voulais que ça ne soit c’est pas uniquement une façon de cacher son nom personnel, ça n’a rien à voir. Mais que ça ait une consonance agréable aussi dans le nom.

Et du coup toi ton moment c’est plutôt d’écrire la nuit ?

En réalité j’ai aimé écrire la nuit, parce que la nuit, quand j’ai écris le livre, et d’ailleurs c’est toujours le cas aujourd’hui, j’ai un autre job à côté, mais dans la journée je suis assez pris. Donc je vais recevoir des mails, recevoir des coups de téléphone… Et pour moi le soir, la nuit c’est le calme plat. Je suis tout seul et c’est concentration absolue ! Donc c’est pour ça que principalement, la globalité de ce roman a été écrit la nuit, en dehors du contexte de travail on va dire classique.

Et bien je commence à avoir fait le tour de mes questions, je ne sais pas si tu as quelque chose à rajouter ?

Non c’était un moment très sympa, en tout cas merci beaucoup à libertic.com, parce que c’est vraiment très très sympa à vous, avez été super réactifs. Et vraiment je suis très touché.

Le plaisir est partagé ! En tout cas merci beaucoup. A bientôt.

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