On pense souvent (à tort) que l’orgasme et plus fort et plus complexe pour les femmes que pour les hommes. Cette croyance remonterait de l’époque des métamorphoses d’Ovide avec le mythe de Térésias (Ier siècle ap J.C). Ce dernier, après avoir été transformé en femme pendant 7 jours aurait expliqué que si le plaisir de l’acte sexuel était divisé en dix parts, la femme en prendrait neuf et l’homme une seule. Aujourd’hui on sait que ce n’est pas vraiment le cas. Tous les orgasmes sont complexes et peuvent être aussi puissants les uns des autres. Ce que l’on sait un peu moins c’est que l’orgasme multiple n’est pas réservé aux femmes. C’est à dire que les hommes aussi peuvent avoir plusieurs orgasmes d’affilés.

L’orgasme éjaculatoire

Peu d’hommes le savent, mais il est possible pour eux d’atteindre l’orgasme deux façons : l’orgasme éjaculatoire et l’orgasme prostatique. L’orgasme éjaculatoire est considéré comme l’orgasme classique chez les hommes. Il se déroule en quatre phases distinctes. La phase où l’excitation monte, le pénis devient de plus en plus dur et bande. La phase plateau, durant le coït ou la masturbation. Le sommet du pic d’excitation au moment de l’éjaculation. Et la période réfractaire où le pénis ne bande plus et ne peut plus bander pendant un certain temps. Il est possible d’avoir cet orgasme sans éjaculer en poussant sur un point spécifique du périnée par exemple (entre les testicules et la base du pénis). Il est également possible de contracter son périnée pour stopper la montée de sperme.

L’orgasme prostatique

Si on peut comparer l’orgasme éjaculatoire à un pic de montagne (monte vite et haut, mais redescend aussi vite), on peut comparer l’orgasme prostatique à une dune (moins haut mais plus long). La prostate est une glande générant du liquide permettant au sperme de vivre dans le vagin et d’être fécond. Si on connait généralement la prostate pour tous les problèmes de santé qu’elle peut causer, c’est également une zone érogène à explorer. A porté de doigt dans l’anus (environ 8cm de l’anus), cette glande grossit et stimulée, elle permet de beaux orgasmes.

Ces orgasmes arrivent rarement du premier coup. Même stimulé par un doigt ou un sextoy, le cerveau ne réagit parfois pas tout de suite car la glande est interne et le cerveau ne la « voyant » pas, les connexions ne se font pas. Il est important de lâcher prise et de ne pas stimuler le pénis en même temps (les premières fois). En effet, le cerveau risque de se focaliser sur le pénis et d’ignorer la prostate. Cet orgasme n’entraine ni érection, ni éjaculation. En jouant bien avec la respiration, c’est un orgasme qui peut durer de 10 à 20 secondes. Tout comme l’orgasme féminin, cet orgasme est multiple. Il peut se répéter plusieurs fois d’affilés puisque n’est pas sujet à une période réfractaire.

Les hommes très frileux au plaisir prostatique

Beaucoup d’hommes ne prennent pas la peine d’aller explorer leur prostate à cause de plusieurs à priori. Le premier est la peur de l’hygiène (qu’on ne retrouve que très peu lorsqu’il s’agit d’un rapport anal avec une femme). Il faut savoir que le rectum est propre la plupart du temps. En cas de besoin, il suffit de prendre ses dispositions avant une séance d’exploration. Le deuxième a priori est le fait que le plaisir prostatique soit réservé aux homosexuels. Que nenni ! Le fait de se faire pénétrer n’a jamais été synonyme d’homosexualité.

On voit de nombreux contenus sur la recherche du plaisir féminin mais très peu sur celle du plaisir masculin. Beaucoup prennent pour acquis l’orgasme prostatique et ne vont pas chercher plus loin… Le fait de ne pas trop en parlé et de ne pas vouloir ne serait-ce qu’essayer les fait sûrement passer à côté de quelque chose….